Une oeuvre, mes devoirs , par mademoiselle christelle duon.

Danaïde et tête d'Amorgos.

Danaïde et Amorgos sont des oeuvres différentes. Mais elles représentent toutes les deux une tête reposant sur un cou. Celle d'Amorgos a un aspect qui ait dû aux outrages du temps.
Danaïde est une oeuvre en bronze poli de C. Brancusi, faite à Paris en 1918 (?). En cette année 2000, l'oeuvre se trouve à Londres, à la Tate Gallery.
La tête retrouvée sur le site d'Amorgos est en marbre. Elle date de l'ère égéo-anatolienne, 2000av JC. Cette oeuvre est en exposition au musée du Louvre, Paris.
Premièrement, nous effectuerons une description formelle et comparative de ces oeuvres.
Deuxièmement, nous essayerons de répondre à la question suivante : quel est le rôle de l'artiste et la fonction de l'art à travers une culture et une époque ?

On peut dire que ces deux oeuvres sont classées dans la catégorie des rondes-bosses. Elles sont présentées de face.
Danaïde est une oeuvre achevée. On constate que celle d'Amorgos est mutilée...
L'oeuvre de Danaïde est sexuée. Brancusi représente le portrait d'une femme. L'oeuvre d'Amorgos est asexuée, cependant on pense qu'elle représente une déesse Mère.
Danaïde est en bronze poli, d'une hauteur de 28 cm, l'inscription C. Brancusi y figure. Le cou et la tête sont posés sur un socle en calcaire d'une hauteur de 14,5cm.
Pour la tête d'Amorgos, je ne connais pas les dimensions...Néanmoins, l'art des Cyclades se caractérise par des sculptures en marbre de petites dimensions, qui sont appelées "idoles".

La composition est différente, en effet Danaïde est une oeuvre dont la composition est dynamique, par la torsion du cou qui s'incline à dextre de la figure.
L'idole a une composition rigide et statique, avec une position frontale. Le pencher de la tête est présent. Danaïde est penchée à l'avant, tandis que l'idole est penchée à l'arrière. Ceci donne un effet et accentue cet effet d'ombres et de lumières...

Elles ont un schéma géométrique et symétrique. Mais elles n'ont pas le même type de visage. Danaïde a un visage assez rond et rempli. La longueur du visage a une certaine égalité. Il s'agit d'un type moyen.
L'idole a un visage ovoïdale et aplatit et dont la zone médiane est prédominante.
On voit que les deux visages sont assez larges car il y a plus de deux modules nez.

Il apparaît une simplicité dans les visages :
Danaïde n'a pas d'yeux cependant Brancusi souligne le regard par de grandes arcades sourcilières  arrondies et se rejoignent par l'arrête d'un petit nez droit. Il souligne par un trait une petite bouche qui ne dépasse pas l'aile du nez. A senestre de l'oeuvre on observe une boucle de cheveux qui tombe sur la nuque par un chignon.
L'idole a un visage plus simpliste où ne figure qu'un long nez droit.
On note que la représentation des arcades, du nez, des cheveux de Danaïde ainsi que la représentation du nez de l'idole sont un peu en relief. Les visages sont lisses, il n'y a pas de plis. La représentation de la peau de Danaïde apparaît dorée et lumineuse par une technique de polissage. On a une impression que ces oeuvres ont un regard intériorisé. Il en dégage une attitude calme, une expression douce et méditative...
Danaïde et l'idole donnent une impression de pureté et de spiritualité.

Le matériau et la technique employés sont différents :
On remarque que Brancusi a utilisé le bronze et la fonte pour Danaïde. Il s'agit d'une oeuvre avec de petites dimensions. L'artiste l'a réalisée par coulage dans un moule en matière réfractaire.
Pour l'oeuvre d'Amorgos, l'artiste a employé le marbre et une taille directe.
Brancusi employait le bronze pour les thèmes sérieux : les portraits. Il s'agit d'un matériau apprécié pour sa résistance et l'aspect doré que l'on peut lui donner.
Les idoles étaient faites en marbre car il s'agissait d'un matériau traditionnel, une ressource naturelle de l'île. Le site d'Amorgos a livré une abondante vaisselle et idoles en marbre.
L'aspect de la surface de ces oeuvres est poli et lisse. Danaïde a un aspect brillant. Brancusi a été le premier sculpteur occidental à adopter le polissage afin d'atteindre une surface dorée. Aucun décor n'a été ajouté sur ces oeuvres. Cependant, on suppose que les idoles devaient être peintes, maquillées, peut-être lors de cérémonies religieuses, car des traces de polychromie ont été observées sur les parties non sculptées du visage au niveau des yeux et de la bouche.

L'état général des oeuvres est différent.
Danaïde a été conservée et son aspect général est en très bon état.
L'idole est mutilée et elle n'est pas représentée dans son oeuvre achevée. Il apparaît un éclat à senestre de l'oeuvre au bas de la joue. La représentation de cette oeuvre n'a plus son aspect original.

Il s'agit d'un thème fréquent, celui de la représentation de la femme. Brancusi s'est inspiré d'un modèle : mademoiselle Pogany, dont l'artiste a réalisé une série de portraits...
Les artistes des Cyclades se sont démarqués des idoles antérieures qui étaient représentées obèses et stéatopyges. Elles deviennent des idoles simples et asexuées, mais elles conservent la même fonction.
La signification de ces oeuvres ne peut être la même, car les idoles ont une connotation religieuse et spirituelle. Elles représentent le culte de la déesse mère. Elles étaient installées dans les tombes et l'objectif de ces idoles était d'atteindre la vie éternelle.
Concernant l'oeuvre de Danaïde, je pense que Brancusi a voulu créer son idéal féminin et créer une beauté éternelle. L'artiste s'inspire d'une légende argienne : les danaïdes, des femmes qui apparaissent intelligentes et réfléchies. Il idolâtre la femme d'une certaine manière...De plus, Brancusi se rattache à un courant artistique : celui du classicisme. Les artistes donnaient des noms gréco-romains à leurs oeuvres.

Nous allons aborder la deuxième partie et réfléchir sur quel est le rôle de l'artiste et la fonction de l'art selon la culture et l'époque.

Le but d'un artiste est de créer une oeuvre "éternelle", voire universelle. L'art est un mode d'expression pour les artistes et a une fonction culturelle, spirituelle et civilisatrice et parfois thérapeutique...

Au xxème siècle, on distingue "l'art du passé et l'art contemporain". L'art de notre siècle s'est libéré des canons artistiques antérieurs.
Dans l'Antiquité, la représentation d'idoles avait une valeur symbolique et culturelle. Les artistes avaient pour fonction d'entretenir un culte. Ils avaient un rôle social déterminé.
L'artiste contemporain devient libre et expérimente. Avant une oeuvre d'art devait avoir un sens directement lisible. Cette notion de lisibilité disparaît avec l'art contemporain, où il est parfois difficile d'interpréter une oeuvre. Cela s'explique peut-être par le fait que la société a changé, a évolué sur le plan économique, politique, social et culturel... L'artiste s'interroge et il crée autrement de façon plus conceptuelle.
L'aspect de la sculpture a changé : l'aspect rigide a laissé place à une composition dynamique avec des torsions..
Brancusi a une vision différente des artistes d'avant-garde. Il est un artiste original et innovateur. Il voulait que ses oeuvres soient simples et comprises de tous. Son but était de respecter, de révéler la vocation formelle de la matière originelle. "Il pensait que l'art ne peut évoluer que si on retourne à l'origine de l'art" Cet artiste s'est inspiré des civilisations anciennes et antiques. Puis, il a été influencé par la culture orientale. Brancusi est à la fois un artiste archaïque et moderne...

Pour finir, nous pouvons dire que ces oeuvres sont à la fois différentes et similaires. Elles représentent l'art contemporain et l'art du passé. Mais leur thème évoque une certaine spiritualité.
Danaïde est une oeuvre moderne qui reflète des valeurs artistiques anciennes...Ainsi l'oeuvre d'art devient intemporelle...

Devoir d'un niveau licence, note 15/20 année 2000, mademoiselle christelle duon, Saint-Etienne, France.


Analyse du plan de la cathédrale de Bourges.
Bourges, ville du domaine royal. La cathédrale de Bourges a été réalisée pour l'essentiel entre 1195 et 1255.
Le maître de Bouges inconnu. Il conçu l'édifice par une étude d'anciens plans de quelques édifices antérieurs. L'observation de ces plans purent influencer la configuration générale de ce plan original, celui de la cathédrale de Bourges...

L'étude se porte sur deux parties :
Une lecture du plan au sol et une étude des proportions.
Quel est le contexte historique contemporain de la construction de la cathédrale, les principales dates de sa construction. Ceci en précisant le style architectural...

Le plan de la cathédrale de Bouges a une absence totale de transept. Une entrée principale a 5 portails et un vaisseau a 5 nefs. par l'absence de transept le plan se démarque de celui de la cathédrale Notre Dame de Paris...Il s'agit d'une cathédrale orientée à l'est, composée de 5 chapelles rayonnantes dont au centre la chapelle dite d'axe.

Le parvis donne un accès à l'entrée principale. La façade occidentale comporte 5 portails (un central et deux doubles collatéraux moins larges). Ouvrant sur l'avant nef et la nef. L'avant nef se compose de 5 travées. En plan, une travée correspond à une voûte quadripartite, deux travées à une voûte sexpartite. Les travées se comptent d'ouest en est. Face à la 1ère travée collatéral extérieur (flanc sud) un passage permet d'accéder à une salle qui rejoint à la tour sud... Une seconde tour apparaît sur le flanc nord face à la 2ème travée du collatéral extérieur.

La nef est une partie de l'église réservée aux fidèles. Elle s'étend de l'entrée principale au chœur. Elle comprend 5 vaisseaux en continuité d'une largeur inégale. La nef a 13 travées. Les tracés figurant sur les travées suggèrent un voûtement sexpartite pour la nef centrale et un voûtement quadripartite pour les collatéraux...Les voûtes de la nef sont soutenues par un alignement de piliers de forme cylindrique (2 fois 26).

13 Chapelles latérales dont 7 au flanc nord et 6 au flanc sud, dont la forme est rectangulaire. Ces chapelles s'ouvrent sur les bas-côtés (du flanc nord et du flanc sud). Elles sont disposées entre des contreforts. Elles forment une suite continue, on numérote ces chapelles d'ouest en est. La réalisation de ces chapelles a été faite pour satisfaire notables et clercs. Ils réclamaient un autel et cela créant ainsi un passage... 
Une chapelle orientée se place sur le flan sud, il s'agit de la 3ème chapelle.
D'illustres donateurs ont permis la construction de chapelles. On peut citer : Jean de Berry et Jacques Coeur...
La chapelle du sacré cœur par Jean de Berry (vers 1370), une chapelle latérale qui se situe près du portail sud. La première a avoir été édifiée depuis le XIIème siècle.
La chapelle de Jacques Coeur (1450-1451) est la 12ème chapelle au flanc nord.
Jacques Coeur a également fait construire la sacristie capitulaire (1448-1449), salle dans laquelle se réunissait la communauté religieuse. Où sont déposés les vases sacrés et les vêtements liturgiques. Elle se situe entre la 12ème et la 13ème chapelle au flanc nord.

Face à la 7ème travée des collatéraux extérieurs : des marches donnent un accès à des entrées latérales. Il s'agit des portails de l'église romane qui ont été installés sur la cathédrale. On distingue leurs porches, à leurs angles des contreforts.
Face à la 8ème travée des collatéraux extérieurs : des escaliers...
On observe trois salles sur le flanc sud, la première se situe face à la 9ème travée du deuxième collatéral. La deuxième : derrière deux chapelles qui s'ouvrent sur les 10ème et 11ème travée. La troisième : face à la 12ème travée : un escalier permet d'accéder à l'extérieur.
A la 9ème travée : au centre de la nef principale on observe des marches qui  donnent un accès au chœur. Le chœur liturgique est la partie de l'église réservé au clergé. Une partie généralement située devant le maître-autel.
A l'extrémité du chœur se situe 5 piliers en semi-circulaire. Autour du chœur, de l'abside se trouve un double déambulatoire, (5 piliers). Les travées du déambulatoire sont de formes trapézoïdales.
A l'extrémité de la cathédrale : le chevet pourvu de 5 chapelles rayonnantes qui sont apparemment hors- d'oeuvre et d'une forme semi-circulaire. Elles sont disposées entre des contreforts rectangulaires et perpendiculairement au chœur. Les chapelles sont "assises" sur des plates-formes qui sont soutenues de part et d'autre du contrefort par deux colonnes. Dans ces chapelles le clergé organisait des messes privées.

L'étude des proportions : un édifice dont la longueur dans l'oeuvre est de :117m, une largeur dans l'oeuvre de 41m. La partie la plus importante est la nef qui a 5 vaisseaux. On remarque que la largeur de deux collatéraux est égale la largeur de la nef principale. Ainsi, la nef centrale représente 1 tiers de la largeur dans l'oeuvre.
Le chœur occupe 4 travées de la nef principale. Les piliers forment une suite continue et "apparaissent" sur le plan strictement parallèles. Des dimensions sont données dans le livre : "un chef d'oeuvre gothique, cathédrale de Bourges". Ces dimensions montrent que la largeur de la nef principale s'élargie d'ouest en est. Les dimensions qui sont données sont les suivantes : largeur de la nef principale (  d'axe en axe de piles), 1ère travée à l'ouest : 14,12m. 7éme travée au centre 14,80m. 13ème travée à l'est : 14,93m. L'abside se compose de 5 parties égales qui partent du même point. Les parties se prolongent aux contreforts. En cumulant les distances d'axe entre deux piles de l'abside et du déambulatoire, on observe que la distance est égale à celle qui est comprise entre deux contreforts.
On remarque sur le plan : 5 entrées, 5 nefs, une abside partagée en 5 parties, un chevet pourvu de 5 chapelles. Tout est une suite continuité et d'allongement et de parallélisme.

Entre le XI et XIIème siècle, les pays occidentaux connaissent dans l'ensemble une prospérité. Une croissance urbaine, un essor démographique. Les techniques agricoles se perfectionnent.
Au XIIème siècle, en France apparaît un élan de spiritualité, le moyen âge connaît une "explosion" de l'architecture religieuse. Les cathédrales doivent être vastes, grandes pour accueillir les nouveaux fidèles. Les dirigeants de cette action : les évêques qui sont désireux de posséder une belle église. Un édifice représentatif de leurs pouvoirs et de leurs fonctions. Les constructions neuves sont rares, ainsi, de nombreuses églises romanes sont détruites et reconstruites en style gothique.
La cathédrale représente : la maison du peuple, le siège de l'évêque qui est le symbole de l'autorité épiscopale. Elle évoque aussi un foyer artistique et culturel.

D'après Branner, 1195 est la date à laquelle le commanditaire "l'archevêque de Bourges Henri de Sully" prend la décision de reconstruire. Il veut remplacer l'église romane par un nouvel édifice. L'archevêque a un frère "Maurice de Sully" qui est le prometteur de la construction de la cathédrale Notre Dame de Paris. Ce lien de parenté confirme le passage du maître d'oeuvre par l'école cathédrale de Paris...
Le maître de Bourges doit faire face à un chantier difficile. Le sol est instable et des irrégularités apparaissent sur le site...Les contraintes topographiques font qu'il y a une absence de transept. Cette réalisation aurait été difficile, étant donné l'échelle de la cathédrale. Il aurait fallu créer un transept immense et lourd. Le sol ne permettait pas cette construction. Cette contrainte a permis à l'architecte de travailler les volumes intérieurs...Après sa chute en 1506, la tour nord a été reconstruite de 1508 à 1525. Le Maître d'oeuvre renonce à cette construction plus haute, étant donné l'instabilité du sol.
Branner défini deux grandes étapes des travaux : la 1ère campagne : 1195 à 1214.
Les fondations du chœur de l'église romane sont utilisées pour y installer la cathédrale. Donc, une reconstruction à partir du chevet. Le chœur s'élève sur une église basse, dite "crypte", elle a été établie sur le fossé du rempart gallo-romain... Vers 1200, 1203, les chapelles rayonnantes sont ajoutées. La seconde campagne : 1225 à 1255 pour la nef et les façades. Les travaux commencent par les collatéraux intérieurs et se poursuivent vers 1241 par la nef centrale. La façade occidentale s'achève vers 1230 et 5 portails complèteront la façade.

Le style gotique apparaît à la moitié du XIIème et s'impose jusqu'au milieu du XVIème siècle. L'art gothique français naît en île de France, provinces voisines. Un style issu de l'architecture romane, il ne cesse d'évoluer, de se perfectionner. Des nouvelles formules de construction sont utilisées : la croisée d'ogives autorise la construction de grands édifices. Au XIIIème siècle, la voûte sexpartite permet d'élargir la travée...
L'art gothique a connu trois styles :
le style gothique à lancettes fin du XIIème siècle et XIIIème siècle en entier. Des édifices de grandes dimensions, des portes divisées en deux baies par une colonne...
Le style rayonnant au XIIIème siècle et moitié du XIVème siècle. Ce style est l'épanouissement de l'art gothique. Les changements sont dans les détails : de grandes fenêtres circulaires...
Le style flamboyant à la fin du XIVème jusqu'au XVIème siècle, où les décorations sont chargées...
Bourges est une cathédrale de l'âge classique : de style ogivale en lancettes (1200-1250). Les piliers qui soutiennent l'édifice sont disposés de façon à former une double enceinte autour de la nef et du chœur. La disposition des piliers rappellent le style de l'art roman... Cependant, le style gotique rayonnant est présent : les vitraux du XIVème siècle, la grande fenêtre occidentale où il parait une rose d'un diamètre prodigieux. Le style flamboyant est présent dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste où figure un écusson royal à la clef de voûte...
A Bourges le style renaissance italienne est assez précoce  dès le début du XVIème siècle, mais il apparaît peu...

La cathédrale de Bourges est représentative de son époque.
Elle symbolise le développement de l'architecture gothique français, une innovation remarquable...Toute l'importance de la religion et de cet élan de spiritualité qui a permis la construction de tels édifices...


Devoir de niveau licence note 18/20 année 2000, mademoiselle christelle duon. Saint-Etienne, France.


La Tour Eiffel (1889). Paris, France.

Le projet de la Tour en fer de 300m a été conçu, projeté et érigé par l'ingénieur français, Gustave Eiffel ( 1832-1923) et ses collaborateurs M.Koechlin et E.Nougier, qui sont des ingénieurs et l'architecte Sauvestre.
La tour "Eiffel" devait être présentée à l'Exposition Universelle de 1889, sur le Champs-de-Mars à Paris. Endroit symbolique où furent célébrées les 1ères grandes fêtes commémorant la révolution française: telle" la fête de la fédération". Elle fut construite de 1887 à 1889 sur ce site.
Nous effectuerons une description formelle de l'édifice, en mentionnant les étapes de sa construction. Puis, on évoquera son contexte historique contemporain de sa conception à sa réalisation.

Description:

La Tour a une forme pyramidée, quadrangulaire avec des faces courbes. Les piliers ont les noms des quatre points cardinaux, ils sont numérotés dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Les piliers du bord de la Seine: 1 et 4, ou nord et ouest. Les piliers du champs de Mars: 2 et 3, ou est et sud.

Cet édifice est divisé en trois niveaux: le 1er est situé à 57,63m, le 2ème à 115,73m et au sommet à 330,51m de hauteur se trouve sur le dernier plancher un campanile et la lanterne du phare.

La Tour est assise sur 4 piliers distincts ayant une forme carré, elle s'appuie sur des soubassements en maçonnerie. Les arrêtes de la Tour sont des panneaux obliques garnis d'entretoise posés en treillis, jusqu'au 2ème niveau. Ces panneaux sont numérotés de 1 à 28. De la base au 1er niveau les panneaux extérieurs ont 8 branches, ceux du 1er niveau au 2ème niveau ont 6 branches, et du 2ème niveau au plancher du 3 ème niveau, les panneaux ont 4 branches.

Les piliers ont une inclinaison constante et une largeur de 15m. Au milieu du 2ème et 3ème panneau de chaque face, sous le 1er niveau se dessine des arcs décoratifs d'un diamètre de 74m, les extrémités sont en relief, l'intérieur des arcs est composé de séparations de dimensions égales, entre chaque séparation se trouve des ornements. Sur le 4ème panneau a été placé un masque où l'on voit les poutres de l'arc. Au dessus de ces poutres, sur une ligne horizontale du 1er niveau figure une suite de nom, il s'agit des noms de 72 savants et ingénieurs; (restaurant, boutique...). Une galerie circulaire de 270m est ouverte au public, au centre de cette plate-forme se trouve un grand vide entouré d'un garde-corps. L'inclinaison des piliers devient variable et leur largeur décroît, au 2ème niveau la largeur est de 10,41m.

La 2ème plate-forme a un plancher d'une surface de 1300m² et une surface de 31,5m de côté, où se trouvait une imprimerie du Figaro, des kiosques...Autour, une galerie extérieure de 136m, elle est couverte et circulaire. Des télescopes ont été installés. Au 2ème niveau, de nouvelles poutres horizontales entretoisent les 4 piliers. Les faces extérieures des montants se rejoignent deux à deux, leurs faces intérieures disparaissent, elles apparaissent plus légères. La partie supérieure de la tour devient un caisson unique en forme de "cheminée", de pyramide quadrangulaire, dont la hauteur est à 115,73m et à 31,70m de côté.
Au centre de la tour, entre le 2ème niveau et le sommet, à 195,93m du sol se trouve une petite pièce, l'on étudie les lois de la pesanteur, les mesures atmosphériques, autour une galerie couverte où sont disposés des télescopes.

La 3ème plate-forme est couverte et protégée par des vitres. Elle offre un panorama et une vue jusqu'à 180km. Elle a une surface de 270m². A l'étage supérieur se trouve des laboratoires et une salle de réception. Au dessus, on aperçoit le phare, son rayon est de 11km à la ronde. Sur la coupole supérieure de ce phare est installée une petite plate-forme de 1,70m de diamètre. Des échelles situées à l'intérieur permettent d'y accéder. L'édifice s'achève par le paratonnerre.

La construction: la tour est construite de fer, le 30.06.1887: 18 000 éléments préfabriqués en provenance de Pompey en Lorraine, arrivent sur le chantier.
Mi-décembre 1887, les 4 piliers arrivent à la hauteur de la 1ère plate-forme.
Fin mars 1888, les poutres de la 1ère plate-forme sont fixées.
Le 03.05.1888, la tour dépasse les 100m.
Le 14.07.1888, la 2ème plate-forme est atteinte.
Le 30.03.1889, l'ossature métallique est terminée, les marches sont pratiquement construites.
Le 06.05.1889, ouverture de l'Exposition Universelle sur le Champs- de- Mars.

Contexte historique:

Au XIXème siècle, le fer est un matériau nouveau, il est utilisé pour les constructions et l'outillage. Ces nouvelles structures métalliques évoquent une orientation nouvelle pour l'architecture. Le fer symbolise le progrès technologique, un matériau utilisé en Angleterre, (le Crystal Palace, en 1851 à Londres), où le fer était transformé en plaque, par la fusion du métal. Cette technique s'impose en France, ainsi naît une architecture nouvelle initiée par des ingénieurs.

La Tour "Eiffel" n'est pas le 1er ouvrage aux structures métalliques à Paris: 1803, le Pont des Arts; 1854, les Halles de Baltard...Et il n'est pas le dernier: en 1900, la gare d'Orsay, plus tard le centre de Pompidou. Le XXème siècle allie le fer au verre, à la pierre.
Le fer est un matériau moderne et indispensable pour les constructions lourdes. un matériau employé pour les voies ferrées, les bâtiments industriels. Ces constructions ont donné un essor à ce matériau. Des ateliers produisent en série des poutres en fer préfabriquées; permettant ainsi des constructions dont les montages sont rapides.

La IIIème République (1870-1940), participe à l'ère moderne, elle se valorise par des projets grandioses en utilisant le progrès technologique. Il s'agit du " positivisme ": un courant qui prime l'expérience scientifique. Ainsi, la Tour de 300m a été construite pour affirmer l'ingéniosité des ingénieurs, et d'afficher au cœur de Paris la présence de l'industrie.
A chaque époque, les Hommes ont voulu créer une architecture dont l'ascension serait plus grande: par exemple, la Pyramide de Chéops avec 147m; la Cathédrale de Cologne avec 159m; l'Obélisque de 169,25m à Washington...
Mais la Tour devait avoir une fonction utilitaire: observer l'astronomie, étudier la météorologie et la physique, installation d'un télégraphe sans fil...

Des lettres de protestations ont été écrites par des écrivains, peintres, sculpteurs...
Des protestants qui ne concevaient pas la réalisation d'une tour en métal ! Une Tour inutile monstrueuse et imposante qui écraserait les monuments historiques et réputés de la ville de Paris. De plus, cet ouvrage qui ne pourrait représenté l'architecture française, serait présenté à l'Exposition Universelle de 1889 !
Gustave Eiffel se justifia " Qu'ils attendent donc de l'avoir vue pour s'en faire une idée et pouvoir la juger. Je crois pour ma part que la Tour aura sa beauté propre. Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions...".

L'Exposition Universelle de 1889 dura 7 mois. G. Eiffel avait signé un contrat mentionnant que la Tour ne serait pas dé - installée après l'Exposition et durant les 20 années suivantes. Par la suite, la présence de cette Tour de 300m engendra des inspirations à certains artistes: Apollinaire qui a publié un poème en sept calligrammes...

Les moyens d'accès:

En 1889, la tour " comptent " 1710 marches, aujourd'hui, il y en a 1665. Dans les piliers 2 et 4, les escaliers ont 1m de large, ils donnent accès à la 1ère plate-forme. Entre la 1ère et 2ème plate-forme existent 4 escaliers en hélice, de 0.60m de largeur.

La compagnie française (Roux, Combaluzier et Lepape) a installé deux ascenseurs aux piliers est et ouest afin de relier la base à la 1ère plate-forme. Les cabines étaient doubles et superposées et équipées de sièges, elles avaient une capacité de 100 personnes. Sur le pilier sud a été installé sur deux rails un ascenseur, celui de l'américain Otis. L'ascenseur avait une distance oblique de 129,96m.
Enfin, pour accéder du 2ème au 3ème, un seul ascenseur vertical, celui de Edoux. Deux cabines qui ont une charge de 65 personnes. Un changement de cabine s'effectue à mis étage, il s'agit d'une technique de propulsion et de contrepoids. Les deux étages supérieurs sont reliés par un escalier  qui est interdit au public.
Une puissance de 3000 chevaux vapeur était nécessaire pour le fonctionnement des ascenseurs. La force hydraulique propulse les ascenseurs. Les machines nécessaires pour la propulsion hydraulique sont situées dans les soubassements des piliers, principalement sous le pilier sud.
Des ascenseurs récents permettent l'accès de la base au sommet.

Peinture et éclairage :

La Tour a été peinte à la peinture à l'huile, afin de la préserver de la corrosion. 40000heures de travail ont été nécessaires pour peindre une surface de 200 000m². Tous les 7 ans la Tour est peinte, 60 tonnes de peinture sont utilisées.
Aujourd'hui en 2000, la Tour a une couleur dans une nuance marron, elle a 3 nuances selon les 3 niveaux. Une couleur qui s'éclaircit avec l'ascension, cet effet donne une impression d'allongement.

La Tour a d'abord été éclairée par 10 000 bèques de gaz, dans des globes en verre. Le phare avait 40 000 lampes, les plaques de verres avaient les couleurs du drapeau français. A la fin du XIXème siècle, le gaz a été remplacé par l'électricité. A l'Exposition de 1900, la Tour est éclairée par 5000 lampes électrique.
Après la guerre de 1914/1918, des feux rotatifs sont installés pour guider les aviateurs.
En 1985, 350 projecteurs du bas vers le haut remplacent 1200 projecteurs du Champs- de -Mars ( de 1958).

La Tour a été illuminée lors de fêtes :
1889, lors de l'Exposition Universelle, elle fut illuminée durant 6 mois.
1925, Citroën utilise la Tour comme espace publicitaire. En effet, à la 2ème et 3ème plate-forme des ampoules affichent Citroën sur 30m de haut.
Cette année, la Tour affiche An2000...

Réalisation de la Tour :

1700 plans d'ensemble et 4000 esquisses ont été élaborés. Eiffel a l'autorisation de construire la Tour sur le Champs - de -Mars.

Les fondations: 01.00.1887 au 28.01.1887
Les travaux de terrassement déblayèrent 3000m cube, 1200m cube de béton et de maçonnerie constituèrent les fondations. Pour les piliers 2 et 3, la nature du sol était correct, un système de fondation à sec a été utilisé. Une couche de 2m de béton de ciment coulé à l'air libre a été nécessaire pour la fondation. Pour les piliers 1 et 4, les sols étaient vaseux. Les soubassements ont été réalisés à l'air comprimé, à l'aide de caisson en tôle. La fondation repose sur un massif de 6m de béton. Les piliers de fondation étaient en pierre de Soupes et les supports destinés à recevoir les sabots d'appui étaient constitués de deux assises en pierre de taille de Château -_Landon. Les fondations ne sont pas visibles, elles ont été pourvu d'un revêtement métallique.

Son utilité scientifique a sauvegardé la Tour, et elle ne cesse d'être visitée; à la fin des années 1950, le tourisme a été développé, un million de visiteurs annuel. Depuis 1989, plus de cinq millions de personnes visitent chaque année la Tour.

En arrivant à l'Esplanade du Trocadéro, j'ai "vue" la Tour Eiffel pour la première fois. J'ai été surprise par ce gigantesque ouvrage, j'ai trouvé la Tour immense, imposante mais élégante. Son ossature, ses charpentes en fer apparaissent résistantes, massives mais on a une impression de légèreté, du fait de son allongement et de cette ascension vers le ciel.
Je n'ai pas visité les différents niveaux, mais la contemplation de son ossature métallique a été très appréciable...

La Tour de 300m est l'emblème de l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais aussi elle représente le symbole d'une architecture moderne...Aujourd'hui, cet ouvrage unique par son matériau et son élévation attire des millions de touristes...

Mon devoir d'un module de niveau licence, note 17 sur 20, année 2000.
Par mademoiselle christelle duon, Saint-Etienne, France. dimanche 22 novembre 2015.
  





"Jeux d'enfants", Tableau de Pierre Bruegel, Date: 1550, bois: 118 sur 161 cm.

Le peintre néerlandais Pierre Bruegel, dit l'ancien, naît en 1528 à Brögel, une ville située à l'Est d'Anvers, il décède à Bruxelles en 1569. Pierre Bruegel est un fils de paysan, il prend comme nom d'artiste, le nom de son village natal. L'artiste a un enseignement artistique inspiré par l'art flamand, celui de Jérôme Bosh. 
En 1560, il peint "jeux d'enfants", on ignore le commanditaire de ce tableau, il s'agit d'une peinture à l'huile 
sur bois qui mesure 118 sur 161 cm.
A Vienne, le Kunsthistorishes Museum possède une grande collection de Bruegel, dont ce tableau.

Voici une étude de la description et une analyse formelle de l'oeuvre.
Le tableau présente la vue panoramique d'une scène de rue. On observe de haut une foule de personnages, une société "enfantine qui joue", on compte 86 jeux. L'artiste présente également un paysage rural délimité par un alignement de trois arbres, ce paysage est situé sur la partie supérieure à gauche du tableau, ainsi qu'un paysage urbain qui occupe le reste du tableau. Une place qui occupe la partie inférieure et une rue droite et large qui rétrécit, elle se situe à l'extrême droite de la partie supérieure. De chaque côté de cette rue se trouve de grandes habitations, à l'extrémité de cette rue, on distingue la silhouette d'une cathédrale.

La description du site urbain: le sol est en terre battue de couleur ocre. De la verdure apparaît sur la partie inférieure à droite, une pelouse abîmée par le piétinement des personnages. On voit également une belle verdure située dans un espace protégé par des barrières rouges. Un lieu propre car il n'y a pas l'écoulement des eaux usées. Des bâtisses qui sont construites en pierre, en brique. Une maison principale est située au centre de la partie supérieure, délimitant ainsi la campagne et la ville. Cette maison a un perron, un porche dont la toiture est en ardoise du fait de sa couleur grisâtre. Il est surmonté d'un blason ou d'un écu, ce qui nous indique qu'il s'agit d'une maison de noble. Dessous le porche à gauche de l'entrée, un placard est collé au mur. On y voit également un portique soutenu par cinq colonnes qui ont une base, un fût et un chapiteau. Au dessus, deux voûtes en croisées d'ogives. Le style gothique est donc représenté. Les fenêtres ont un style renaissance. Cette partie de l'édifice qui ressemble a une tour est achevée par des créneaux. Sous le porche, une façade en bois, on y voit trois anneaux en fer, devant une barre en bois est installée. Ceci ressemble à un équipement pour atteler les chevaux. Un paysage qui apparaît agité. Une grande rue sombre du fait des bâtisses qui encadrent la rue. Face à la bâtisse de noble, Bruegel utilise les jeux d'ombres sur le sol...

La description du site rural: il s'agit d'une campagne verdoyante, derrière les trois grands arbres se trouve une rivière "translucide", peinte avec des bleus et blancs. Au loin des maisons au toit pointu et de couleur ocre, ce sont des chaumières. On distingue une meule de foin. A l'horizon à la droite de ce paysage, on voit un grand édifice, il s'agit peut-être d'une tour, d'une église. On a l'impression que le soleil se couche à l'angle du tableau. Peut-être, la fin de la journée. Par ailleurs, dans la grande rue on distingue de la lumière dans la deuxième maison. La campagne éclaire le tableau, un paysage calme car peu de figurines y sont représentées et leurs mouvements sont léger. La présence de la campagne nous indique le lien entre l'être humain et la nature.

La description des personnages: le titre du tableau est "jeux d'enfants", lorsque l'on observe de près les personnages, on s'aperçoit qu'il s'agit de grands enfants. A cette époque, on a beaucoup de mal à représenter les enfants. 168 garçons et 68 filles jouent. Ils se ressemblent physiquement, un visage rond, des yeux arrondis et sombres, un regard vide. La bouche est fermée, ils ne communiquent pas. On observe que la bouche est ouverte dans les scènes de jeux violents, essayant de pousser un cri. Les personnages sont en action, ils jouent. Bruegel ne peint pas des figurines figées et droites, mais des corps qui sont animés. De plus, il peint des figures trapues, il donne une impression de corps lourds. Le contour des personnages est précis, ce qui accentue le mouvement, la gestuelle. L'habillement permet de différencier le sexe des personnages les couleurs de briser"l'anonymat physionomique". Le peintre utilise du rouge et du vert du bleu, du jaune et du noir. Les filles sont vêtues de robes, de culottes, de tabliers, de coiffes, de couronnes et de chapeaux. Les garçons ont des pantalons, des culottes dont la braguette ressemble à une poche ajustée avec des cordons, il s'agissait d'aiguillettes. Ils ont des chemises, de longues tuniques serrées par une ceinture, à leurs pieds des souliers. Certains ont des bérets, des chapeaux. Bruegel peint des figurines qui ont une physionomie d'adulte, des visages vieillots, certains garçons ont le front dégarni. Il s'agit d'adultes en miniature. Les figurines sont en train de jouer. On compte 86 jeux environ. Ils sont individuels ou collectifs, des jeux qui ont des règles. Des jeux qui n'ont pas changé pour la plupart.

La description des jeux est faite à l'aide d'un classement: les jeux de rôles et de simulacre, les cérémonies religieuses. 
La scène de mariage: est représentée par dix personnages. Une scène située au centre du tableau, la mariée a une couronne et les cheveux détachés. La coutume veut que la mariée arrive à l'église découverte, à la sortie, elle aura les cheveux attachés et une coiffe. Elle est vêtue de noir. Le marié est vêtu d'une longue tunique rouge. Un cortège rapproché, marchant sur des pétales répandues par deux fillettes qui précèdent le cortège. Cette scène est représenté par un seul garçon, le marié. Le peintre a peint un adulte, une femme très grande par rapport aux autres personnages, elle se trouve derrière le couple. Les trois dernières figurines se servent des robes pour recouvrir leurs têtes. La scène de baptême: dans la partie inférieure gauche.Quatre personnes sont alignées et se suivent. Les têtes et les épaules sont recouvertes . Les deux dernières sont recouvertes d'une cape bleue, un symbole d'adultère. La deuxième a retourné sa robe pour se recouvrir. La première figurine a dans ses mains un "bébé"qui est recouvert d'un tissu bleu. Une tradition et ceci permettait de protéger l'enfant d'un mauvais sort. On voit une scène évoquant une fête religieuse, celle du carême. Trois filles ont des couronnes blanches sur la tête. La couronne symbolise le carême. La première est située au premier plan sur la droite. Elle souffle dans une vessie de cochon. La couronne est assortie à son tablier, sa tenue est de couleur noire, à ses pieds des chaussures qui sont trop grandes. La deuxième se trouve dans le même axe, en descendant. Elle est vêtue de la même façon. Chaussée de sabots, elle tient un pain. La troisième se situe derrière la scène de baptême, elle joue avec une camarade. Elle est vêtue d'une robe verte. Le carnaval: qui commençait à l'épiphanie et précédait le carême. Un personnage porte un masque d'adulte grimaçant. Durant cette fête, on autorisait une certaine liberté dans le comportement. La fête de la Saint-Jean: représenté au fond de la rue, face à la silhouette de la cathédrale. On y voit un feu, un bûcher. Cette scène évoque la fête, la joie, mais aussi la purification. Une scène de ménage: représentée au premier plan à gauche, à l'intérieur d'une maison, on voit deux filles qui jouent à la poupée. Une scène de jeux de métiers qui se trouve toujours au premier plan à l'angle droit du tableau. Une fille joue à la marchande, elle écrase une brique rouge, afin de recueillir la poudre et la pesée grâce à sa balance. Des scènes de jeux de guerres et de combats: à côté du portique se trouve deux filles, elles sont face à face, peut-être un duel! Elles tiennent dans leur main droite une sorte de lance. En bas des marches de la demeure des nobles, un garçon se trouve derrière une fille, il l'étrangle à l'aide de ses bras. Des "spectateurs" sont assis sur les marches. Ils regardent...Une deuxième scène figure au commencement de la grande rue, la scène se passe à l'ombre, deux figures de sexe opposés s'affrontent avec des baguettes en bois. Près du mur de la maison au début de la grande rue, deux garçons se battent, une "femme" leur jette un sceau d'eau afin de les séparer. Des scènes de jeux où les personnages sont imaginaires: au premier plan à gauche, une brique est attachée à une planche par une ficelle rouge. On suppose qu'il s'agit d'un chien attaché. Toujours au premier plan, un garçon monte à cheval, un jouet construit d'un manche et d'une fausse tête d'animal en bois. Dans sa main gauche, il tient une brindille qui lui sert de cravache. Les jeux d'adresse, d'acrobatie et de force: les jeux d'adresse figurent sous le porche du bâtiment principal. Une fille franchit la porte des nobles. Du bout des doigts de sa main droite, elle suspend un balai en l'air. Bruegel ironise car le balai représente l'arme de la sorcière. Au 16ème siècle, on brûlait les sorcières, pratiquantes de magie. Plusieurs jeux d'acrobatie apparaissent au premier plan, un garçon et une fille font tourner un cerveau en bois à l'aide d'une baguette. Des personnages habiles car dans leur main gauche se trouve de la nourriture. Bruegel montre bien le mouvement du cerveau par la position des personnages. Derrière cette scène, deux garçons gesticulent sur un tonneau. A côté, six enfants jouent à saute-mouton, trois sont accroupis, deux sont en train de passer sur leur camarade, tandis que le premier prend son élan. Il prend appui sur le pied gauche. Plus loin, à l'angle de la bâtisse deux garçons montent sur des échasses en bois. Un instrument qui est utilitaire à la base. Les grandes échasses servaient à surveiller le troupeau dans les plaines, tandis que les petites échasses étaient employées dans les marais. Les jeux d'acrobatie: tel que la gymnastique. Dans le coin d'herbe délimité par la barrière rouge, des enfants font des roulades et le poirier. Le long de la barrière des enfants sont assis en deux rangées face à face, ils font des mouvements de pédalo. Deux enfants tentent de les enjamber. Les jeux de force: la scène située entre le jeu de cerceau et celui du saute-mouton montre un jeu de deux équipes identiques composées de trois joueurs chacune. Le premier joueur est en position debout, il doit guider l'équipe, le deuxième est courbé, il s'agrippe à la ceinture du premier joueur, il permet au troisième joueur de s'asseoir sur lui. Les deux joueurs qui se trouvent assis tirent une corde. Le jeu est délimité par un caillou et une brique. Si une des équipes franchit cette limite, l'équipe a perdu. Bruegel peint le déséquilibre du cavalier de gauche. Il s'agit d'un jeu de force et d'adresse, une sorte de combat équestre où le peintre fait apparaître les règles par la définition. Les jeux de gages et de punition: au premier plan à droite, on voit un groupe de six enfants qui portent un garçon sur une poutre en bois, ce dernier se débat. Une seconde scène de ce type apparaît à la droite de cette scène. Cinq garçons ont encerclé un camarade, celui ci a retiré son chapeau ce qui permet au groupe de lui gratter la tête. Un acte assez violent car "les victimes"ont la bouche ouverte, ce qui sous entend un cri. Le peintre fait apparaître des jeux de lancer: au premier plan à gauche, deux filles jouent aux osselets, là aussi l'artiste décrit le mouvement, la manière de jouer. A droite du tableau sur la place, à l'entrée de la grande rue des enfants jouent avec des boules en terre cuite. D'autres préfèrent les quilles, ce sont des objets blancs, en os. Ils sont posés à la verticale le long du mur. Sous le portique, des figurines s'occupent avec des toupies. Un des enfants est représenté en moine. Il est vêtu d'une robe de bure, serrée par une ceinture. L'instrument servant à faire tourner la toupille ressemble à "un fouet". Les jeux de hasard: les participants ont les yeux bandés. Le jeu de colin-maillard se situe au premier plan de l'angle de la barrière rouge. Le jeu du fléau: l'instrument qui est utilisé servait à battre les céréales. Il est composé de deux pièces réunies par un lien. Le joueur tient cet outil et a les yeux bandés. Il doit toucher ses partenaires. Eux doivent tenter de rattraper l'objet. Le jeu semble plaire aux enfants. Au centre, à droite de la scène du mariage, on voit un garçon qui a déposé un chapeau sur son visage. Il doit à l'aide d'un grand bâton fendre une marmite renversée. Dessus cet outil, une arme coupante est tenue par son camarade. A la droite du jeu de saute-mouton se trouve un groupe de huit. Un joueur a la vue obstruée par son chapeau rouge. Ses camarades le tiennent par les jambes. Il est immobilisé. Les participants jettent les chapeaux entre les jambes du non voyant, ce dernier devra récupérer les chapeaux "sans voir". Bruegel a disposé sur le sol les chapeaux en forme de visage, on voit deux yeux, un nez et une bouche peint en rouge. Bruegel représente aussi des jeux dont les participants ont les yeux bandés, les joueurs ne sont que des garçons. Bruegel montre ainsi par l'ironie que "l'homme"est capable de voir même lorsque celui ci à les yeux camouflés. Il dénonce peut-être une société misogyne. Les jeux musicaux: au centre du premier plan, on voit une fille. Elle joue à la flûte en bois, utilisant sa main gauche. De sa main droite, elle tape sur le tambour à l'aide d'une baguette. Elle a ses yeux fermés, ce qui montre un plaisir. Elle éprouve un sentiment agréable,à pratiquer la musique. Derrière le jeu des cerceaux, une fillette est accroupie. Elle murmure dans le trou du tonneau. Devant le portique, une fille joue à la crécelle. Le son de cet instrument est peut-être insupportable. Les jeux scatologiques: au centre du premier plan, une fille se penche en avant, elle remue à l'aide d'un bâton une matière fécale. A côté on voit une latrines en bois. Plus loin, derrière le portique, Bruegel peint une fillette de face en train d'uriner dans un coin d'herbe. Elle regarde son anatomie, elle semble intéressée par l'action. Bruegel peint un site propre, deux scènes évoquent la saleté. Les jeux dits de création: a droite du tableau, un garçon est allongé sur un tronc qui est à terre. Il chasse des insectes grâce à une tapette. Près de la rivière, trois enfants jouent dans le sable. Derrière trois fillettes font tournés leurs robes. La première fenêtre en dessous des créneaux, un enfant joue à la fenêtre. Il tient un bâton, au bout de celui ci flotte un blanc.

Bruegel peint les jeux du 16ème siècle, il s'agit donc de jeux réels. Une liste de jeux empruntée à Rabelais. Bruegel en fait une mise en scène "vivante". Des jeux qui fonctionnent avec des règles que nous connaissons pour la plupart. Bruegel peint des adultes en miniature. A travers les jeux, les enfants montrent les attitudes, imitent le comportement des adultes. Ces jeux d'enfants évoquent la société. Il se sert d'enfants pour décrire, dénoncer la vie quotidienne. Bruegel évoque par l'intermédiaire des jeux: la religion, la violence conjugale et l'adultère. La guerre et la justice par la représentation des scènes de punition. Les artisans par les jeux de métiers. Les saltimbanques par les jeux musicaux, d'adresse et d'acrobatie. Les paysans qui sont représentés par  les échasses et le fléau, un symbole. Des personnes qui ne communiquent pas. Une société qui ne s'exprime que par l'action, le mouvement et la gestuelle. Une société qui semble indifférente et violente, muette. Bruegel évoque le temps qui passe, par le jeu des cerceaux, les toupies évoquent un mouvement cyclique. Ce qui nous renvoie au cycle de la vie et de la mort, le bien et le mal qui est évoqué par l'adultère et la violence. On remarque aussi l'ordre et le désordre, Bruegel peint un tableau ordonné par l'usage de la perspective et le désordre par l'interprétation des jeux. Un société qui évolue, il évoque la croissance urbaine par la représentation de cette grande bordée d'habitations. Une rue qui apparaît interminable. En 1560, l'Europe connaît une forte densité, en Flandre, la densité dépassait les quarante habitants aux kilomètres carrés. La renaissance connaît un épanouissement dans l'art, on peint la vie quotidienne. L'artiste tente de peindre une vision réaliste de l'humanité. Il emploie une palette de couleurs "réelles". Il suggère cette réalité par des métaphores, des rébus ou bien des proverbes pour ne pas froisser les conventions. Un courant artistique qui se développe en Europe. Bruegel ne travail pas dans l'esprit de la Renaissance italienne où l'on représente des corps nus et figés. Pour Bruegel, le corps et le vêtement ne font qu'un et le mouvement est présent. Dans ce tableau, l'artiste peint la nudité mais elle n'est pas sensuelle. De plus cette nudité apparaît dans la partie supérieure, près de la rivière on aperçoit des baigneurs, une figurine nue est en train de nager à l'aide de flotteur. Bruegel saisit le mouvement de l'instant. Bruegel a peint "jeux d'enfants"dans un cadre rectangulaire: 118 sur 161 cm. Il applique la perspective géométrique grâce à cette technique, le peintre traduit l'espace sur le plan du tableau. Ce qui nous donne une vision aérienne et progressiste et un alignement des personnages et du paysage. Une vision de près et un éloignement qui est marqué par des petites silhouettes et des grandes bâtisses, sans oublier le point de fuite qui est une cathédrale. Ceci peut-être pour évoquer le fait que l'Homme est d'une "petitesse" face à l'immensité. Un plan précis, le peintre a placé la ligne d'horizon très haut, en effet la ligne d'horizon est située à la bordure supérieure du tableau. Un sol qui apparaît en pente et un point de vue qui se situe vers le haut. Les lignes de fuite se retrouvent en un point de fuite: la cathédrale d'Anvers. Bruegel a composé le tableau en deux parties. La partie supérieure est composée en trois parties égales: la campagne, la maison de noble et la rue. La partie inférieure étant plus large que la partie supérieure. On observe qu'à l'intersection des deux diagonales du tableau se trouve la scène du mariage. Peut-être qu'il dénonce ce sacrement. Bruegel évoque une société urbaine agitée, qui se construit, qui se cherche et au bout de cette grande rue se trouve le point de fuite. Il peint une cathédrale qui représente la raison et la maison du peuple et celle de dieu.

"Jeux d'enfants" est un tableau moderne pour la Renaissance. Bruegel est un novateur car il peint un tableau animé et surchargé du point de vue de la forme et du contenu. Une impression d'agitation, de débordement dans un cadre précis et ordonné. Le peintre donne une interprétation ironique de la réalité. Il exprime la folie humaine, il renvoie le reflet de la société...

Année 2000, pour ce devoir d'un niveau supérieur, licence, note 16 sur 20, mademoiselle christelle duon. Saint-Etienne France.





               Masque de ceinture, Bini, vers 1550, Royaume du Bénin, ivoire, 24 cm de hauteur.

Le masque de ceinture de la tribu des Bini est une oeuvre sculptée en ivoire d'une hauteur de 24 cm, faite vers 1550.
Ce masque a été rapporté en Occident en 1897 par Ralph Moore, consul général du Niger. En 1958, il fut acheté par le Metropolitan Museum of art de New York. 
Cet exemplaire est pratiquement identique à celui qui se trouve au British Museum.
Ainsi, nous effectuerons une description formelle de cette oeuvre, puis nous essayerons de répondre à la question suivante : quel est le rôle de l'artiste et la fonction de "l'art" Africain à travers le peuple du Bénin ?

Le masque représente un portrait, on suggère qu'il s'agit d'une femme car le nombre de scarifications au dessus des paupières est au nombre de quatre pour les femmes et de trois pour les hommes du Bénin. La partie supérieure du masque et l'ovale du menton sont ornementés d'une couronne et d'un collier, représentant des têtes de portugais, au Bénin. 
Le souverain : l'Oba devait porter ce masque à sa ceinture durant une cérémonie en mémoire de sa mère défunte.

L'oeuvre a une composition statique, en effet, le masque a une position frontale. 
Il doit être vu de face. Le portrait et les têtes des portugais sont sculptés de face. Le portrait se présente en avant tandis que les têtes miniaturisées sont en second plan. 
Ceci a pour effet d'accentuer le pouvoir du souverain.

Il s'agit d'un masque naturaliste qui a une composition géométrique, la couronne et le collier forment un demi cercle. On observe une symétrie presque parfaite, un axe verticale qui passe par le milieu de la couronne pour aboutir au milieu du collier. Cependant, en prenant des mesures, une légère dissymétrie apparaît, à senestre du visage les proportions sont plus petites. L'artiste taille une défense d'éléphant, il doit donc respecter la courbure de la matière.

Le portrait a un visage ovoïdale et dont la partie visible prédominante en longueur est la zone médiane. Le visage est assez étroit en largeur car il y a moins de deux modules nez.
Le portrait exprime un sentiment de crainte, de respect, l'attitude est calme. L'artiste ne représente pas les traits du souverain mais sa fonction, sa puissance... 
Une sorte de beauté du fait de la perfection des caractéristiques physiques.

L'art du Bénin a des points communs plastiques avec l'art oriental. 
Les yeux sont grands et en amande. Ils sont soulignés de noir. Les paupières sont bombées et grandes ouvertes. 
Elles ont un double pli et apparaissent lourdes. 
Les pupilles baissées sont marquées d'une teinte foncée. Au dessus des yeux, on voit des scarifications qui sont sculptées : quatre marques verticales au dessus des paupières et deux grandes marques verticales creusées se situent à chaque extrémité de l'œil intérieur. 
Les scarifications peuvent avoir diverses significations, elles peuvent indiquer une certaine position sociale, le sexe de la personne...

Le nez est droit aux narines prononcées et dilatées.

La bouche est volumineuse et de dimension moyenne. 
Elle est légèrement entrouverte ne laissant pas apparaître les dents. 
Au dessus et au centre de la lèvre supérieure se dessine une fossette.

Les oreilles sont situées à l'axe horizontale des yeux, toutes les parties sont sculptées: l'orifice, le cartilage.

Le masque est surmonté d'une coiffe et d'une couronne. 
La coiffe est sculptée de perles en relief. 
Les perles sont le monopole de l'Oba, elles sont utilisées lors de  diverses cérémonies.
La coiffe a deux extrémités qui sont situées au dessus des oreilles. 
Ces extrémités sont sculptées et de face. 
Elles apparaissent rectangulaires. 
Les extrémités extérieures semblent former un angle en pointe.
Au dessus de la coiffe, on voit une couronne. 
Une rangée de 13 têtes sculptées en relief. 
Elles sont représentées de face, dont ( 6 à senestre, 6 à dextre et une tête au centre). 
Approximativement les têtes ont la même taille.
Une tête sur deux représente un portugais. 
Les artistes les représentaient avec de longs cheveux, de longues moustaches et une coiffe. 
Les portugais ont été sculpté au Bénin, de façon qu'ils soient reconnus d'égal à égal au souverain. Cependant, ils sont représentés en miniature ! 
Les autres figures représentent des êtres anthropomorphes, en effet l'artiste a représenté un éléphant. 
On distingue les grandes oreilles tombantes et une trompe. Au Bénin, l'éléphant peut-être associé au pouvoir du chef, mais aussi il peut-être interprété comme la métamorphose en éléphant afin de combattre l'Oba. On voit que les cheveux et les oreilles d'éléphants se rejoignent.
Un collier formé d'une rangée de 11 têtes sculptées en relief. 
Ils sont représentés de face, dont ( 5 à dextre, 5 à senestre et une tête au centre). 
Le collier occupe tout le contour du bas du visage. 
Le collier a deux extrémités se situant en dessous des lobes des oreilles. 
Ces deux extrémités rectangulaires sont sculptées et des ornements sont creusés.
La représentation des portugais apparaît réaliste. 
Ils sont tous identiques, les coiffes et les chevelures se rejoignent et cela accentue l'ovale du menton. Les moustaches sont reliées à une armature qui forme un demi cercle.

La rangée de la couronne et du collier sont des scènes anecdotiques.

Le matériau employé a été l'ivoire, une matière animale durable qui ne permet pas la réalisation d'oeuvres de grandes dimensions. 
L'ivoire a été taillé sporadiquement au Bénin : masques pendentifs, trompes, couples de léopards...
Il semblerait que l'usage de cette matière soit déterminée par l'intérêt que les portugais ont manifesté à l'égard de l'ivoire. 
En effet, un matériau qui était rare et précieux en Occident.

L'aspect du masque apparaît poli et lisse. 
Le revers ne doit pas être sculpté, il s'agit d'un masque de ceinture.

On observe que le masque n'a pas une teinte uniforme, en effet, le contour des yeux est souligné de noir. Deux scarifications verticales sont creusées et incruster de cuivre. 
Les coiffures des têtes de portugais au niveau du collier sont encerclées de fils de cuivre. On peut observer le même procédé sur quelques coiffures au niveau de la couronne. 
Il semblerait que l'armature du collier soit en cuivre. 
Elle est fixée par des anneaux de même alliage.
L'artiste a peut-être utilisé cet alliage pour relever l'aspect clair de l'ivoire.

Le masque est en assez bon état de conservation. 
Cependant, on voit quelques mutilations: à dextre de la couronne et à senestre du collier des têtes sont manquantes ou brisées.

Nous allons "aborder" la deuxième partie : quel est le rôle de l'artiste et la fonction de "l'art" africain au Bénin.
Tout d'abord nous allons "évoquer" le contexte historique :
Le Royaume du Bénin se constitue entre le XIIIème et XIVème siècles environ...
Entre 1472 et 1486, les portugais arrivent et ils donnent le nom de Béni au royaume. 
Un commerce fructueux s'installe entre les deux peuples.
Le XVème et le XVIème est marqué par l'art de la cour : les artistes représentent le souverain : l'Oba et sa famille. C'est l'époque des têtes des Reines Mères, dont le titre aurait été institué par l'Oba Eseguié.
Le début du XVIème et jusqu'au XVIIème, le Bénin connaît une époque florissante. A la fin du XVIIème, les matériaux se font très rare. 
Le style perd de sa vigueur.

L'artiste Béni est un sculpteur initié par les anciens. 
Il est anonyme et masculin. Il exécute son travail sous l'autorité de l'Oba.
 En effet, le souverain possède le contrôle exclusif des productions artistiques en bronze et en ivoire.
Au Bénin, les artistes ont employé les matériaux les plus divers. 
Le sculpteur Béni tente de représenter ce que Dieu a crée, ce qui explique la simplicité de la sculpture. Ils créent des oeuvres à l'aide de modèles, cependant, ils arrivent à reproduire des oeuvres en utilisant un matériau différent.
La sculpture est un moyen d'expression en Afrique. 
La fonction de l'art africain est sociale et toujours étroitement liée à la vie religieuse. 
Les artistes doivent satisfaire les besoins spirituels, sociaux de la tribu.
L'artiste n'a pas pour objectif de créer un masque pour le contempler. 
Le masque est un outil et non un déguisement. 
Il permet d'entretenir les coutumes, il est considéré à la fois comme un accessoire liturgique et un objet sacré, appelé " fétiche".
La notion d'esthétique est cependant présente car un masque usé n'est plus vénéré.
 Il faut le remplacer. Les outils de rituels doivent être aussi " beaux" que possible. 
Ils doivent satisfaire les Dieux et les ancêtres défunts.

Ce devoir a été l'occasion de m'intéresser davantage à l'art africain et plus particulièrement aux masques. J'apprécie l'art africain pour sa fonction utilitaire et il me semble qu'il s'agit d'un art intelligent. 
La notion de perfection et d'esthétique est très présente dans l'art du Bénin, quelque soit le matériau utilisé...
Ce masque exprime de l'humilité mais aussi le pouvoir de la souveraineté. Cette oeuvre est typique de l'art de la cour. 
L'art africain est un moyen d'expression, mais son interprétation peut varier en fonction des coutumes et des peuples.
L'art africain a influencé l'art occidental, tel que le mouvement artistique né en 1906, appelé "le cubisme".

Devoir de niveau licence note 16/20 en 2000, mademoiselle christelle duon, Saint-Etienne, France.



Réflexion sur un détail de la broderie de Bayeux...

A Bayeux, le musée de la tapisserie renferme la broderie "dite, de la reine Mathilde", il s'agit d'une oeuvre du XIème siècle. Une période dite de "révolution agraire" Cette oeuvre aurait été commanditée par l'évêque de Bayeux : Odon de Conteville (1049-1097). Réalisée dans le sud de l'Angleterre par un maître d'oeuvre inconnu. L'oeuvre a été exécutée sur une bande de lin, longue de 70 m et haute de 50 cm. 58 scènes sont représentées. Une oeuvre figurée narrant entre autre la conquête de l'Angleterre en 1066. Cependant, le récit débute en 1064. Ce sujet porte sur un détail de la tapisserie de Bayeux : une représentation agricole en trois scènes: "labour, semailles et hersage". L'étude portera sur une description: composition de l'image et traitement de la narration. Ensuite, l'oeuvre sera replacée dans son contexte historique...

La tapisserie de Bayeux est un "décor brodé", une broderie supportée par une bande de lin de teinte "bise". Il s'agit d'une toile tissée en huit morceaux : les deux premiers mesurent 13,5m, les cinq suivants entre 6,6 et 8,35m, le dernier mesure aujourd'hui 5,25m de long environ.
La broderie a été réalisée en fils de laine, de huit couleurs : un jaune soutenu tirant sur le rouge, un jaune ocre, un rouge brique, un vert bleu, un vert réséda, un vert olive, un bleu et un noir bleuté. (toutes les couleurs figurent dans la scène agricole).
Les brodeurs ont utilisé les techniques suivantes : le point de tige pour les contours des personnages et de tous les objets. Le point de couchage a été employé pour remplir les surfaces intérieures.
La broderie se compose en trois zones dans le sens de la hauteur : une partie médiane de 33cm de hauteur (partie de la narration historique) et de deux bordures de 8cm chacune.
Nous ne connaissons pas la technique employée par le maître d'oeuvre. Au Moyen-Age, les broderies furent souvent esquissées au charbon de bois, puis les tracés étaient repassés à l'encre, avant d'enlever les particules de charbon de bois. Pour la broderie de Bayeux, les traces retrouvées seraient dues à la restauration.

La représentation des scènes de travail agricole se situe sur la bordure inférieure. La séquence précédente montre des motifs animaliers, celle qui suit des tableaux de chasse. Au dessus, la bande médiane évoque une scène : "où les messagers du duc Guillaume sont venus voir Guy. Turold" La représentation des scènes de travail agricole se découpe en trois scènes : "labour, semailles et hersage" (se lisant dans le sens de notre lecture). On observe que la séquence se poursuit : " un paysan jette des pierres sur des oiseaux voraces". Les deux barres en diagonales au début de la séquence et l'arbre qui sont situées à la fin de la narration marquent une ponctuation, scandant ainsi les étapes du récit. Dans les peintures antiques, l'arbre étaient déjà un outil de segmentation.

Nous allons décrire les trois scènes : les personnages et les outils de travail.
Les personnages sont différents : ce sont des paysans : deux hommes pour la scène de labour, un semeur et une personne qui a en charge le hersage.
Les personnages sont en position debout sauf le 2ème personnage de la 1ère scène qui est assis dans la charrue. On observe le détail du costume des paysans. Ils sont vêtus de bas, d'une tunique serrée par une ceinture. On observe que les vêtements du semeur et du paysan (du hersage) ont des souliers, leurs tenues sont plus élaborées, des plis apparaissent au bas de la tunique. Les coloris sont plus foncés (bleu, vert) que la tenue des personnages de la 1ère scène où les teintes sont plus claires : (ocre, rouge). Les contours des vêtements sont brodés d'une nuance différente, clairs pour la 1ère scène, foncés pour les deux suivantes. On observe que les tenues vestimentaires ne sont pas vétustes. Nous sommes en présence d'une classe paysanne normande, qui avait un niveau de vie correcte. Leurs visages sont de profil... Le 1er laboureur, le semeur et le dernier personnage sont montrés du profil droit, tandis que le 2ème paysan de la première scène regarde en direction du 1er paysan, montré du profil gauche. Les visages sont précis : menton, bouche, nez droit, les yeux et oreilles, une barbe pour le semeur. Les trois paysans ont des cheveux brodés d'une couleur ocre. Les visages n'expriment ni douleur ni fatigue. L'intérieur des mains et des visages n'est pas brodé, (seul un contour noir bleuté). Des visages saillants et une gestuelle expressive (on distingue bien les mains et leurs doigts). Des gestes expressifs soulignent l'agencement des personnages, accentuant ainsi la force du récit par leurs renvois aux autres scènes. Ainsi, dans la scène de labour, on voit le premier paysan tenir le mancheron de la charrue entre ses mains. Il regarde en direction du second paysan. Le paysan assis regarde donc derrière lui, mais ses bras sont levés. Il tient une baguette de couleur jaune dans sa main droite, permettant de faire avancer l'âne. Sa main gauche est levée, ce geste nous dirige vers la seconde scène : les semailles. Le semeur tient dans sa main gauche un sac en bandoulière. Il prend les semences à l'intérieur du sac à l'aide de sa main droite pour les répandre...Cette scène apparaît réaliste. L'interprétation est précise, on imagine le mouvement et la façon dont il jette les graines. L'auteur a représenté cette scène en pleine action, en effet la semence n'est pas sur le sol. Ce geste nous dirige à la dernière scène : le hersage. Ce paysan tient dans sa main droite le cordage du cheval, tandis que son avant-bras gauche est levé. Cette séquence s'achève par une scène où un cinquième paysan jette des pierres. Il tente de chasser deux oiseaux voraces.

Notre attention se porte à présent sur une description de l'outillage.

La scène de labour montre une charrue dite à roues. Cette image est précise. La charrue se compose d'un avant-train à deux roues de couleur jaune, d'un coutre (grand couteau vertical placé à l'avant, chargé de tracé la ligne de raie), d'un soc (en métal ?) et de mancherons. La charrue nous renseigne sur la texture du sol. En effet, cet outil de travail était utilisé dans les régions du nord où les sols sont lourds. La charrue représente un système agraire productif, un outil moderne qui a permis d'améliorer les conditions de travail des paysans, malgré son coût. Ainsi, la Normandie était une région "riche" de par son sol et les seigneurs aisés.
Une charrue attelée par un seul mulet ! Cette représentation n'est pas réaliste, car cet outil de travail était lourd. Cela demandait un attelage puissant : deux bœufs, des chevaux, mais certainement pas un mulet ! Cet animal est représenté de couleur bleuté et d'une teinte plus claire, ce qui accentue l'aspect irréel de la situation. Néanmoins, on observe que l'animal peine à tirer la charrue, par la position de ses pattes. Le paysan assis se sert de sa baguette pour le faire avancer (la peine de l'âne est réaliste)...

La scène de semailles : le semeur a pour unique outil un sac rempli de graines et sa main droite pour répandre les graines.

La scène de hersage : il s'agit de la première représentation de hersage connue du XI ème siècle. Cette nouvelle pratique permettait de rendre la terre plus légère, ceci en brisant les dernières mottes formées par la charrue. Les mottes sont représentées par des petits ronds qui ne sont pas remplis et dont le contour a été brodé d'une couleur brique. Ils sont alignés en un seul rang. La herse est un instrument rectangulaire, à l'intérieur il figure quatre rangées dentées. Cette technique de travail permettait de rendre la terre plus nourricière et d'accroître le rendement et un gain de temps pour le paysan. L'outil est attelé par un cheval. Cette scène nous renseigne sur les techniques de travail. Le hersage était pratiqué du bord de la parcelle vers l'intérieur. Ceci peut être expliqué par les trois tracés de la charrue. Au fond on distingue bien la rangée de mottes qui n'a pas été enlevée par la herse. L'ensemble est représenté de manière réaliste. On voit un cheval. Les contours de l'animal sont brodés d'un noir bleuté. On distingue : sa crinière, sa tête (le museau, l'œil et l'oreille droite), sa queue et les sabots de ses pattes de devant. L'animal est beau et robuste et réaliste. Il ne semble pas peiner par cette tâche de travail.

En comparant les scènes de labour et d'hersage, on constate un progrès de l'attelage. En effet, le mulet a un harnais classique tandis que le cheval a un équipement dit collier d'épaules, permettant ainsi un hersage efficace et facilitant le travail de l'animal. L'auteur de la broderie connaissait bien les techniques agricoles normandes. A la même époque, des images anglo-saxonnes montraient des charrues tirées par des bœufs et non par des chevaux. L'auteur a peut-être voulu représenté les outils modernes du monde agricole qui ont permis d'améliorer les conditions de vie et de travail des paysans et des animaux...
On remarque que les personnages et les animaux sont alignés en une seule rangée. Ils sont représentés de profil. Il n'y a pas de notion d'espace, le fond de la broderie est de couleur "bise", de teinte claire, ce qui donne une place importante au langage gestuel.

On note une inversion dans l'ordre de narration, en effet, dans le livre "histoire de la France rurale, des origines à 1340, Guy Fourquin écrit p.417 : "le hersage se pouvait pratiquer de deux manières". Ou bien ce que représente la tapisserie de Bayeux, l'on hersait avant les semailles et le dernier labour, ce que nous comprenons difficilement. Pourquoi le maître d'oeuvre évoque t-il la scène des semailles avant celle du hersage ? On peut suggérer qu'il s'agit d'une question d'harmonie "visuelle", en effet l'auteur pratique un effet de parallélisme. En observant la séquence dans sa totalité (y compris la scène du paysan chassant les oiseaux voraces), on constate ce parallélisme : deux hommes, un animal, le semeur, un animal et pour finir deux hommes.

Le commanditaire de la broderie de Bayeux fut Odon de Conteville, évêque de Bayeux ( 1049-1097), constructeur de la cathédrale de Bayeux.
La broderie a été tendue pour la première fois dans la nef de la cathédrale de Bayeux, lors de la consécration de celle-ci la 14 juillet 1077. Le roi d'Angleterre demi- frère d'Odon, Guillaume le Conquérant (1066-1087) et son épouse Mathilde, ainsi que l'archevêque de Canterbury ont assisté à la cérémonie.
Par la suite, la broderie fut exposée lors des fêtes des reliques. Le reste du temps, elle était conservée dans la sacristie.
L'oeuvre fournit une quantité de renseignements dans des domaines très divers.
La représentation agricole est instructive : elle évoque un aspect de la société et économique de la région, celle de la Normandie. Une région productrice grâce à son outillage et à sa terre.
On pourrait s'interroger et se demander pourquoi le commanditaire a t-il demandé que ce récit soit brodé et non pas réalisé sous forme de fresque murale...
Il semblerait que cette oeuvre devait être observer de "près", et attirer le plus grand nombre de personnes. On suppose qu'il s'agissait d'une oeuvre de "propagande transportable" et qui affirmait l'identité de la société normande (des origines vikings et guerrières mais aussi un peuple dit aussi sédentaire cultivant et maîtrisant la terre).
Cette oeuvre loue aussi le pouvoir du souverain...

La broderie de Bayeux est un mode d'expression précis et minutieux. Cette oeuvre figurée est moderne pour le XIème siècle. Cette oeuvre fournit des renseignements précieux sur cette époque.

Devoir de niveau licence, note 15/20 année 2000, mademoiselle christelle duon, Saint-Etienne, France.




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